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Little Nightmares II : Un conte macabre exquis

Sorti sur Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch et Steam pour Windows le 11 février 2021, Little Nightmares II est un jeu de plateforme et de réflexion horrifique fortement inspiré par le genre du survival-horror. Toujours développé par Tarsier Studios et édité par Bandai Namco, ce second volet est, non pas la suite direct des aventures de la jeune Six, mais un préquel nous invitant à découvrir les événements précédents ceux du premier opus.

 Le joueur incarne cette fois-ci Mono, un garçon dont on ne sait, pour ainsi dire, absolument rien. On ignore même jusqu’aux traits de son visage, masqué par un sac en papier percé de deux trous à l’emplacement des yeux. S’éveillant après ce qui semble être une perte de connaissance, Mono se retrouve seul devant une télévision, au beau milieu d’une forêt pour le moins sinistre. Errant à travers les arbres en évitant les multiples pièges sur son chemin, il arrive jusqu’à une maisonnette peu rassurante, qui semble habitée. C’est à l’intérieur qu’il fait la rencontre d’une Six dévêtue de son ciré jaune, visiblement tourmentée et méfiante. Elle va toutefois s’allier à Mono pour s’échapper loin d’ici.

Les deux enfants s’embarquent alors pour un périlleux voyage durant lequel ils devront collaborer pour déjouer les nombreux tours qui les attendent et semer les terrifiants occupants de ce monde détraqué par les transmissions émises par une intrigante tour haut perchée dans le ciel.

Quels sombres secrets renferment cette curieuse tour ? Nos deux protagonistes finiront bien par le savoir. (Ne vous en faîtes pas, il n’y aura aucun spoil dans ce Test.)

Si les suédois de Tarsier Studios ont déjà réussi un coup de maître avec le premier Little Nightmares en 2017, ils sont revenus en force cette année avec ce deuxième épisode que tous les adorateurs du genre attendaient impatiemment ! Une démo disponible en janvier dernier nous donnait d’ores et déjà un petit aperçu du potentiel du jeu, mais aussi encore plus hâte d’avoir le jeu complet. Après un excellent premier volet et avec un tel engouement, il est évident que les fans ont placé beaucoup d’espoir dans ce Little Nightmares II ! Mais alors, a-t-il su les combler ou, mieux encore : les surpasser ?

Allons voir si l’herbe est plus verte

Si vous avez déjà joué ou regardé Little Nightmares, il est peu probable que la beauté de ses graphismes vous ait échappé. Sachez que si cette identité visuelle toute singulière est toujours présente dans ce préquel, la direction artistique y est plus superbe encore. Davantage de soin a été apporté aux détails, comme par exemple aux particules de lumière, à la poussière, aux effets d’ombre, aux textures et même au design des personnages, toujours plus marquants les uns que les autres.  ne parlons pas de l’aspect effrayant des antagonistes du jeu… Nous y reviendrons plus tard.

La musique occupait déjà une place importante dans l’univers de Little Nightmares, notamment avec sa mélodie enfantine en contradiction avec le monde angoissant dans lequel évoluait Six, mais également avec les bruits sourds, tonitruants ou grinçants qui révélait notre présence alors que nous nous faisions la belle. Dans Little Nightmares II, le sound design est léché. Souvent discret, pour favoriser l’immersion, il est plus efficace et plus palpitant que jamais, accompagnant à ravir la moindre montée de stress comme chacun des moments de contemplation.

Nous avons également droit à des environnements plus variés. En effet, l’entièreté de l’aventure de Six se déroulait à bord d’un bateau, alors qu’ici nous sortons un peu des sentiers battus, lâchés dans la nature avec, sur notre parcours, différents lieux et bâtiments d’une même ville à visiter. De ce fait, nous pouvons dire que le level design de ce volet est un peu plus travaillé.

L’ambiance, quant à elle, anxiogène à souhait, est plus oppressante encore que dans le premier jeu. Sans pour autant avoir été tétanisés de peur devant l’écran, la tension nous a semblé rehaussée d’un cran, tout spécialement lors de certains chapitres dont ne nous parlerons pas dans ce test, pour ne pas vous gâcher la surprise. Et dans l’ensemble, le jeu baigne dans une atmosphère pesante, malsaine, glauque et lugubre. Bref, tout ce qu’on aime, non ?

Les mécanismes du jeu, eux, sont toujours assez basiques, accessibles à tous types de joueurs. Comme à l’accoutumée, il est question d’avancer, de se tapir dans l’obscurité pour disparaître du champ de vision de nos ennemis, d’éviter les pièges qui nous tuent sur l’instant, de déplacer des objets pour prendre appuie dessus, d’interagir avec des leviers ou boutons en tout genre, etc. Pour autant, ce système de jeu n’a nul besoin d’être complexifié, puisqu’il est tout à fait efficace tel qu’il est.

Quoi de neuf, docteur ?

Si en termes de jouabilité, Little Nightmares II ne s’éloigne pas de son prédécesseur, il apporte toutefois son petit lot de nouveautés qui viennent renouveler un peu la formule.

En effet, nous pouvons désormais équiper notre personnage d’une arme contondante (bâton, tuyau, masse, marteau, etc) afin de vaincre certains assaillants, détruire des structures ou encore désamorcer des pièges.

Aussi, puisque nous ne sommes cette fois-ci plus seuls, quelques mécaniques reposant sur l’entraide entre Mono et Six, certes très simples, font leur apparition dans cet épisode. Il faudra parfois prendre du recul pour s’élancer au-dessus d’un ravin et se saisir de la main de Six, pour s’en sortir. Ou encore demander à notre camarade de venir nous faire la courte échelle pour atteindre certaines hauteurs, par exemple.

De plus, il semblerait que notre héros soit doté d’une capacité psychique. La maîtrise de ce don lui échappe mais lui permet cependant d’ajuster le signal des téléviseurs qu’il trouve au cours de son périple, afin d’éviter d’être corrompu par la transmission… ou pire encore. Cela ajoute une petite interaction supplémentaire qui nous demande de trouver la bonne fréquence à l’aide du joystick et de le maintenir dans la bonne orientation. Dit comme ça, ce n’est pas grand chose, mais lorsqu’on est pris dans le jeu, ça fait son petit effet.

Qui plus est, il nous est possible de nous téléporter d’un écran de télévision à l’autre, à la manière de portails, à condition que les deux soient bien alimentés en électricité et allumés. D’ailleurs, à un moment de notre périple, nous serons détenteurs d’une télécommande à cet effet. Pratique, n’est-ce pas ?

Enfin, là où dans la première aventure, il s’agissait surtout de se cacher et de fausser compagnie aux boss (excepté une ou deux exceptions), nous pouvons ici, non seulement leur échapper, mais aussi, dans la plupart des cas, leur ôter la vie ! Libre à nous de décider de leur sort (du moins, lorsque le trigger ne s’en charge pas pour nous).

Il n’y a pas de chef d’oeuvre sans fausse note

Honnêtement, c’est un sans faute ! Mais si nous voulions véritablement être très pointilleux, nous pourrions rechigner sur l’injustesse de quelques rares passages, où il faudra par exemple recommencer le même saut qui n’est tantôt pas assez long, tantôt à bonne distance mais tout de même pas validé par l’intelligence artificielle qui ne parvient pas à s’emparer de l’objet auquel se cramponner, ou bien lors de certaines phases d’une bataille durant lesquelles les hitbox du boss sont assez aléatoires, imprévisibles ou carrément abusives. Enfin, nous pourrions reprocher à Little Nightmares II son manque d’énigmes qui sont bien moindres que dans le premier épisode. Cependant, ce n’est pas sincèrement déplorable, puisque les moments de puzzles auraient sans doute trop cassé le rythme du jeu, qui est parfait tel qu’il est.

J’entends encore cette mélodie lancinante

Vous l’aurez deviné, ce jeu est une franche réussite et les studios Tarsier ont relevé le défi de contenter les attentes des joueurs haut la main. Là où Little Nightmares avait déjà mis la barre très haute, Little Nightmares II a sû se perfectionner pour se placer au-dessus. Il a sublimé la recette qui fonctionnait déjà à merveille, tout en apportant quelques nouveautés malines, jouissives et plus que bienvenues.

Que dire, si ce n’est que c’est du génie ?

Il ne nous reste qu’à souhaiter qu’un troisième volet voit le jour dans les années à venir.

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Trish

Je suis Trish, L'impératrice des Rêveurs. J'aime manier les mots, l'arc et le fusil à pompe. Je taille mes critiques d'un revers de plume affûtée. D'un tempérament brut, je tire à balles réelles.

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