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Tails of Iron – le coup de cœur imprévu !

Tails of Iron est un petit action-rpg épique développé par les Anglais de Odd Bug Studio, une entreprise composée d’une poignée d’artistes, basée à Manchester et fondée par trois étudiants de l’Université des Arts de Norwich. Après une première production en 2017, “The Lost Bear”, qui fut une exclusivité VR ainsi qu’un petit succès, le studio a remis le couvert en 2019 pour nous délivrer Tails of Iron le 17 septembre 2021. Publié par United Label, le jeu est uniquement disponible en dématérialisé. Vous pouvez en faire l’acquisition sur PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series, Nintendo Switch et PC, pour la modique somme de 24,99€.
Fort malheureusement, le titre n’a fait aucun bruit à sa sortie, rendant son existence difficile à repérer ! Ce n’est qu’au début du mois d’octobre que nous avons fait connaissance avec ce jeu pour le moins surprenant, pour lequel nous nous sommes pris d’affection. C’est pourquoi à la Régwaktion, nous avons impérativement tenu à vous partager cette découverte, dans le but de faire sortir de l’ombre cette pépite insoupçonnée.

Portant un titre que l’on peut traduire par “queues de fer”, le jeu annonce d’emblée la couleur . Non seulement il s’agit d’une aventure épique nimbée d’une atmosphère médiévale, peuplée par des rats, mais en plus la narration est saupoudrée par un certain timbre d’humour.

Dans le merveilleux Royaume des rats, le joueur incarne Redgi, le benjamin des princes, fils du Roi Rattus, qui s’éveille et s’apprête à accomplir un exploit. En effet, le grand jour est venu : Redgi va affronter son frère aîné pour se disputer la couronne. Étant le plus chétif de la fratrie, ses chances de l’emporter sont maigres, mais il a longtemps attendu ce jour où il ferait honneur à son père et lui succéderait au trône.


Alors que notre héros, sous le regard incrédule de la plèbe, parvient à mettre au tapis son adversaire durant la joute et s’apprête à être couronné Roi, le terrible clan des grenouilles s’invite aux festivités et sème la zizanie au Château. À peine eût-il légué sa couronne à son dernier rejeton que le pauvre vieux Rattus est empalé par la lance du chef ennemi. Redgi, dans un élan de courage, tente vainement de venger la mort odieuse de son père, mais mange la poussière et est abandonné là, comme un vulgaire détritus. Il reprend connaissance au milieu des cadavres de ses pairs tandis que le Royaume dont il vient d’hériter est mis à feu et à sang.
Notre jeune nouveau roi va alors s’engager dans une périlleuse aventure pour restaurer ses terres, rebâtir son château, sauver le peuple des rats et terrasser les ennemis qui menacent son royaume.

Si jusqu’ici le nom de Tails of Iron ne vous était pas encore parvenu aux oreilles, c’est avec un immense plaisir que nous allons vous le présenter sous toutes ses coutures, mais sans vous en gâcher toutes les surprises, dans ce GwakaTest rédigé avec amour.

Une aventure riche en saveurs !

Vous vous demandez certainement en quoi Tails of Iron est si génial pour que vous n’en ayez pas encore entendu parler avant aujourd’hui.

Sachez qu’en dépit de sa jouabilité, nous avons affaire là à un petit bijou artistique. La première chose qui nous a frappés lorsque nous avons débuté l’aventure, c’est l’univers visuel du jeu. Dans cette atmosphère fantaisiste où les rats vivent, à l’instar des humains, vêtus et accessoirisés, en communauté, chacun vacant à ses activités, avec un travail et un rôle à jouer en fonction de leur rang dans la société, il y a beaucoup de détails très parlants qui donnent le sourire aux lèvres. Tout ceci donne des airs de fable enfantine au jeu. Cependant, derrière cet aspect adorable des graphismes, Tails of Iron s’avère foncièrement brutal, voire parfois gore. Nous nous retrouvons donc face à une superbe direction artistique très soignée, mêlant mignonnerie et violence d’une façon remarquable et plutôt stupéfiante.

La trame sonore, quant à elle, saisit le joueur dès les premiers instants dans le menu principal, avant même de commencer la partie et l’embarque dans cette tumultueuse expédition. La musique est géniale et entraîne avec elle le joueur dans l’ambiance médiévale et fantastique de l’œuvre.

L’histoire de Tails of Iron n’est peut-être pas la plus renversante qu’il vous ait été donné de suivre, mais elle est prenante et vous embarque dans le périple de Redgi sans le moindre mal. Nous avons droit, qui plus est, à un narrateur de qualité doublé par Doug Cockle, à qui l’on doit la voix de Geralt de Riv de la trilogie The Witcher. – Rien que ça, s’il vous plaît. – Celui-ci nous narre solennellement notre récit héroïque et se permet même quelques petites boutades, souvent teintées d’humour couleur café.

Manette en mains, nous sommes là en présence d’un véritable action-rpg étoffé et carrément jouissif dans lequel rien n’est laissé au hasard. Au contraire, tout est pensé à la perfection avec un amour du détail notable.

Il y a un panel très vaste d’armes et d’armures en tout genre que vous pourrez ramasser ça et là sur les dépouilles de vos adversaires, dans des coffres, ou encore que vous pourrez obtenir en récompense de certaines quêtes accomplies. Vous pourrez aussi les faire fabriquer par un forgeron, si vous lui ramenez les plans que vous trouverez au cours de vos péripéties. Soyez-en sûrs, vous prendrez plaisir à collectionner les ensembles d’armures et d’armes pour parfaire votre arsenal et être toujours mieux équipés.

En dehors de l’équipement, vous aurez parfois la possibilité de récupérer des aliments que vous pourrez rapporter au château à votre guise. Ce faisant, vous compléterez au fur et à mesure les recettes du chef qui vous cuisinera des mets qui vous octroieront des améliorations permanentes.

En termes de quêtes, vous n’aurez pas non plus le temps de vous ennuyer puisque la trame principale vous demandera d’effectuer beaucoup d’exploits, tous plus épiques les uns que les autres. Mais pour se faire, vous devrez au préalable explorer et nettoyer des zones entières. Sans compter que, certaines fois, vous devrez vous salir les mains en accomplissant de basses besognes disponibles sur les panneaux d’affichage, afin de remplir vos bourses de quelques deniers durement gagnés dans le but de reconstruire le Royaume. En outre, quelques quêtes annexes, totalement optionnelles, seront effectuables, que ce soit sur les panneaux contre un peu de pécule ou bien que ce soit auprès de vos sujets contre des matériaux.


Son système de combat a valu à Tails of Iron l’étiquette de “Dark Souls Like”. Vous comprendrez donc par là qu’ils sont particulièrement exigeants et violents. D’une rigueur insoupçonnée, mais d’une justesse impeccable, les affrontements de Redgi contre les créatures qui envahissent le royaume des rats sont brutaux et satisfaisants à souhait. Toute la difficulté réside dans le fait que vous n’avez qu’une seule flasque de soin pour tout le combat, à consommer avec modération. Vous ne pourrez la remplir qu’une fois tous vos adversaires vaincus, parfois même en réduisant en charpie ce qu’il reste de leur dépouille afin d’en presser le jus. Il s’agira donc d’être attentif aux mouvements de votre attaquant pour anticiper ses attaques et réagir en fonction, mais aussi de doser votre offensive pour venir à bout des maintes combats qui vous attendent dans Tails of Iron. D’autant plus que la plupart du temps, vous serez encerclés de plusieurs créatures qui n’hésiteront pas à ruser pour vous attaquer de toutes parts. Vous combattrez beaucoup et affronterez de nombreux boss, tous marquants à leur manière, possédant chacun leurs patterns bien à eux. Si le challenge est au rendez-vous, soyez assurés que c’est très gratifiant de venir à bout des antagonistes les plus coriaces. Honnêtement, c’est un régal !

Les environnements dans lesquels nous évoluons sont certes assez similaires et plutôt classiques du jeu vidéo, mais Tails of Iron est parvenu à se les approprier à merveille. Il n’y a pas énormément de zones dans ce jeu, dont la carte n’est pas immense. Mais chaque biome possède son ambiance, son décor, ses caractéristiques et sa faune hostile. On se retrouve tout de même avec une belle brochette d’environnements bien distincts, avec un level design franchement réussi et élaboré, qui satisfera tous les joueurs avides d’exploration et de trouvailles de secrets.
De même, le bestiaire du jeu est suffisamment varié, proposant différentes classes d’ennemis de chaque race, possédant chacune leurs méthodes offensives et défensives ainsi que leurs armes de prédilection.

Tout au long de votre aventure, vous aurez des surprises ! Des personnages amicaux dont vous ferez la rencontre et auxquels vous vous attacherez un peu. Des ennemis qui vous surprendront. Et à un certain tournant de votre périple, vous découvrirez de nouvelles zones et un petit “twist” que vous n’aurez pas du tout suspectés ! Il faut bien reconnaître qu’il est toujours bon d’être surpris par un jeu ; d’autant plus lorsque celui-ci vous régale déjà depuis les premières minutes où vous l’avez démarré. Ajoutez à cela la durée de vie plus que correcte dont nous reparlerons en fin de test.
Oh et nous tenions à accorder une petite mention spéciale aux dialogues de nos adorables petits rats qui ne se font que par des sons de flûtes un peu folles ! C’est un détail rigolo, mais il est vrai que si vous avez une migraine lorsque vous jouez, vous détesterez peut-être un peu cette particularité du jeu, haha !

Un jeu exempt de tout défaut ?

Si Tails of Iron excelle en tout point, il doit tout de même cacher quelques petits défauts, même insignifiants, puisqu’après tout, aucun jeu n’est réellement parfait, n’est-ce pas ? Hé bien, sachez que, pour être tout à fait honnête, non, il n’en a pas. Toutefois, nous allons nous évertuer à dénicher quelques reproches à lui faire à contrecœur, rien que pour chipoter un peu.

Déjà, le premier point sur lequel nous pourrions rechigner, c’est sur la fluidité du jeu. En réalité, si notre personnage réagit bien aux touches que l’on actionne, il n’en est pas moins que ses mouvements ont une certaine lourdeur. Boire sa flasque de jus d’insectes pour se soigner est un petit peu lent, de même que faire une roulade donne toujours l’impression d’être un peu en surcharge. Alors oui, le jeu prend en compte l’encombrement de notre héros et nous pouvons adapter la charge de son équipement en échangeant ses armes et pièces d’armures par d’autres plus légères. Cependant, nous avons pu observer que dans tous les cas, que nous soyons dans le vert avec un arsenal léger ou dans le rouge avec un arsenal lourd, Redgi fait toujours une roulade un peu traînante et balourde. Ainsi, nous pouvons pointer du doigt cette rigidité comme s’il s’agissait d’un bémol qui réduirait le plaisir de jouer à ce jeu. Mais rassurez-vous, il n’en est rien. Dès lors que vous aurez la manette en mains, vous ne ferez qu’à peine attention à ce détail auquel vous vous habituerez immédiatement et qui ne gâchera absolument rien à votre aventure.

Si pour certains joueurs la durée de vie d’un titre est cruciale, peut-être que ceux-ci se retrouveront embêtés d’avoir acheté Tails of Iron. Loin d’être trop court, surtout pour un jeu de sa trempe, il faut compter un peu moins de quinze heures pour en voir le bout. Notez tout de même qu’en-dehors du périple principal, il y a plusieurs quêtes secondaires disponibles ainsi que des défis à relever au cours de l’aventure, mais aussi une fois celle-ci achevée. Il y a donc pas mal de contenu pour vous occuper une bonne dizaine d’heures, en fonction de votre façon de progresser et de la difficulté que vous rencontrerez. Cependant il est vrai que Tails of Iron manque peut-être de rejouabilité, notamment pourquoi pas avec la possibilité de faire une Nouvelle Partie +. Qui plus est, le jeu était tellement bon que nous n’aurions pas craché sur un peu de rabs. Nous regrettons qu’il n’y ait pas une petite zone supplémentaire ou bien carrément une extension avec une nouvelle carte et davantage encore de contenu à se mettre sous la dent ! Il est donc à souhaiter que le jeu fasse un succès et qu’une suite soit envisagée par les développeurs.

Enfin, ce qui pour nous est une grande qualité du titre, mais qui posera probablement problème à certains joueurs, c’est sa difficulté. En effet, comme nous vous en avons fait part plus tôt, le jeu est quelque peu exigeant, sans être trop difficile. Mais cette rudesse pourrait déconvenir aux joueurs qui n’ont pas l’esprit de compétition et ne souhaitent ni mourir en boucle ni recommencer plusieurs fois le même combat. Et nous respectons parfaitement ceci.


Chantons ses louanges !

Tails of Iron tutoie la perfection.
C’est un excellent action-rpg qui n’a pas à pâlir devant les triples A de l’industrie du jeu vidéo. Malgré sa petite production indépendante, il a indéniablement l’étoffe d’un grand jeu qui mériterait de rafler au moins un prix lors de la cérémonie des Game Awards 2021. C’est avec un immense plaisir que nous avons savouré cette pépite de qualité pour laquelle nous avons eu un réel coup de cœur et dont nous devions immanquablement vous parler. Dorénavant, nous suivrons de près le talentueux studio Odd Bug, dans l’attente d’un nouveau chef d’œuvre de leur part.

Obtention de la copie : Achetée sur Steam (PC)
Editeur/développeur : United Label / Odd Bug Studio
Machines : PC, Xbox Series X|S, PS4, Xbox One, PS5 et Nintendo Switch
Prix conseillé : Le prix fort de 24.99€ est tout à fait honnête en termes de qualité/durée/prix !
Metacritic : Le jeu a obtenu le méta-score de 80 sur PC.

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Trish

Je suis Trish, L'impératrice des Rêveurs. J'aime manier les mots, l'arc et le fusil à pompe. Je taille mes critiques d'un revers de plume affûtée. D'un tempérament brut, je tire à balles réelles.

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