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The Diofield Chronicle : La Bonne stratégie ?

Début mars de cette année, lors du State of Play, Square Enix présentait au monde son prochain de jeu de stratégie aux allures d’un Games of Thrones avec un tout nouveau système de combat stratégique en temps réel nommé le « Real Time Tactical Battle » (RTTB). Fin septembre, le jeu a débarqué sur consoles et PC. Friands de jeux de rôles japonais tactiques nous avons voulu nous y essayer et après une démo qui laissait présager une belle aventure, le jeu complet s’avère être une petite douche tiède.

Planté de décor

Notre histoire se passe à une époque où les hommes sont empêtrés dans une guerre interminable. Nos protagonistes sont enrôlés dans un groupe de mercenaires, les renards bleus, qui sont à la solde d’un Lord. Qui dit mercenaires, dit personnes pas toujours fréquentables. L’équipe, menée par quatre chefs, est donc constituée de différents personnages issus de plusieurs milieux aux buts par toujours très clairs ou sains. Le jeu commence après une succincte présentation de deux d’entre eux, Andrias Rhondarson et Fredret Lester qui se connaissent depuis leur enfance. S’en suivra toute une série de missions liées à une histoire de fond alliant guerre, politique, manigance et surnaturel, où nous en apprendrons toujours un peu plus sur nos protagonistes et leurs alliés. Ainsi nous naviguerons entre deux phases distinctes. L’exploration libre qui permet de se balader au sein de notre base, faire des achats, customiser nos personnages et les séquences de combats habituelles des jeux tactiques.

Alors ce nouveau système de combat ?

Le RTTB est vraiment une excellente idée que nous propose le jeu mêlant la tactique au combat en temps réel. Les habitués du genre que nous sommes, avec nos vieilles grilles de déplacement façon Fire Emblem, où nous prenions bien le temps de se déplacer en analysant la situation ont été un petit peu perturbés au départ avec The Diofield Chronicle qui n’en propose tout simplement pas. Nous nous sommes très vite accoutumés à cette nouvelle façon de faire sachant qu’il est possible de mettre un stop à l’action pour choisir une action particulière telle qu’une attaque spéciale, magique ou l’utilisation d’un objet. Malgré tout les combat son rythmé, car nos personnages agissent automatiquement vers une cible proche si nous n’en définissons pas une et les ennemis ne nous laissent pas nous reposer.

Parmi les mécaniques de combats, nous avons particulièrement aimé le système d’attaque spéciale déclenché par les ennemis et qui se réalise à la fin d’un remplissage de jauge. Il est possible d’interrompre l’attaque en leur assénant un coup spécial dont certains de nos personnages disposent, mais qui demandent à être rechargé après utilisation, ce qui a pour effet de les sonner. C’est toute une gestion.

Quel Bel attirail !

C’est au sein de notre base que nous pouvons équiper et faire évoluer nos personnages. A la boutique, nous pouvons y acheter ou vendre les divers armes, accessoires et objets habituels pour parfaire nos héros. A notre disposition se trouve également une bande de scientifiques qui tiennent l’institut de recherche. Ici nous pouvons faire évoluer un arbre de compétence propre à chaque classe de personnages avec des points de compétences gagnés lors de la réalisation d’objectifs au cours de nos missions. En plus de nos armes, accessoires et armures, nous pouvons réaliser des invocations lors des combats. Ces invocations se déclenchent grâce à des armes magiques appelées Orbes Magilumiques spécialement créées à l’institut. Ces orbes sont fabriqués à partir d’un « noyau de jade extrêmement pur ». Lors de leur activation, les orbes font apparaitre l’illusion d’une créature mythique issue du folklore local afin d’impressionner l’ennemi et déclencher une attaque dévastatrice. Parmi ces orbes nous avons à notre disposition par exemple Bahamut, Fenrir, Coeurl et d’autres. Les caractéristiques de chaque orbe peuvent évoluer au fur et à mesure de notre aventure moyennant des noyaux de jade que nous ramassons lors de nos missions. Enfin, toujours du côté de l’institut de recherche, nous pouvons également développer nos armes en fournissant des matériaux trouvés en expéditions ou gagnés à l’atteinte d’objectifs tel que par exemple, finir une bataille en moins de six minutes.

Soyons clairs, se contenter de participer une seule fois à chaque combat proposé par le scénario n’est pas suffisant pour accumuler les ressources et l’argent nécessaire aux évolutions citées ci-dessus. Il faut donc faire et refaire plusieurs fois les missions passées grâce à la fonction combat d’entrainement. Cela devient vite rébarbatif puisque le jeu tourne déjà en rond sur les phases de combat proposées en scénario ou dans les quêtes annexes et on finit par se lasser.

Une Direction artistique paradoxale

The Diofield Chronicles nous propose une direction artistique sur deux plans. Dans les phases d’exploration, le jeu est modélisé en 3D avec des graphismes datant d’une autre époque qui n’a pas fait la gloire de cette représentation graphique. D’un autre côté, dans les menus, les documents très fournit d’informations que nous pouvons trouver dans la bibliothèque ou tout simplement à côté des bulles de dialogues des personnages, les représentations graphiques en 2D sont somptueuses, comme sait très bien le faire Square Enix.

Ce paradoxe crée une sorte de malaise, où lorsque les personnages ont des conversations, nous en sommes arrivés à baisser les yeux pour nous concentrer sur les images 2D à côté des dialogues afin d’être réellement en immersion tellement la modélisation polygonale est pauvre. Autre contraste, lors des cinématiques présentant les ordres de mission. Nous sommes sur une présentation façon jeu de plateau, avec quelques animations vraiment excellentes ; malgré tout l’image est souvent floue et mouchetée. Square à mis le paquet en prenant deux artistes reconnus Isamu Kamikokuryo (Final Fantasy XII et XIII) et Taiki (Lord of Vermillion IV et Digimon World : Next Order), mais peut-être le fait qu’ils soient issus de deux univers graphiques différents donne se rendu plutôt gênant.

C’est la même, chanson

Pour la bande originale du jeu, là encore Square Enix a mis les moyens en enrôlant Brandon Campbell et Ramin Djawadi, tous deux connus pour leur travail sur des thèmes musicaux de la série Games of Thrones. Décidément, c’est très tendance dans le milieu du jeu vidéo, souvenez-vous le scénariste de la série aurait bossé sur Elden Ring. Quoi qu’il en soit, la musique est de très bonne facture et colle très bien à l’ambiance du jeu. Cependant, le thème est trop souvent repris ce qui donne l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de titres différents durant notre aventure, alors que les musiques sont superbes et variées.

De bonnes bases pour une mauvaise stratégie

The Diofield Chronicle fait partie des nouveaux paris lancés par l’éditeur avec un nouveau système de combat, un scénario plutôt sérieux, qui ne traine pas en banalités et qui s’adresse à un public avertit. Malgré tout, un paradoxe plane au-dessus du jeu. Il semble avoir bénéficié d’un petit budget et pourtant le paquet a été mis du côté de la direction artistique. Le scénario est vraiment intéressant, en revanche les missions proposées, leur façon de les mener sont redondante et la mise en scène est lente et archaïque. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette année, Square Enix nous a proposé beaucoup de titres dans des sous-genres du jeu de rôle. Parfois en restant dans une zone de confort et d’autres fois avec une prise de risque comme The Diofield Chronicle qui ravira les passionnés du jeu qui ne sont pas trop regardants sur le reste.

Obtention de la copie : Achetée par le rédacteur sur Nintendo Switch

Editeur/Développeur : Square Enix

Machines : Nintendo Switch /PS4 /PS5 /Xbox One/ Xbox Series X|S / Steam

Prix conseillé : Entre 59,99€ et 74.99€ suivant le support et l’édition (normale ou deluxe) 189.99€ en collector

Metacritic : Metascore de 66/100 sur Nintendo Switch, 73% sur PS5

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LeKabuki76

Joueur depuis la Nintendo Entertainement System, je n'ai jamais laché les manettes de la Firme Japonaise depuis 35ans.

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