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Tales of Berseria : un vrai bijou

Je dois confesser quelque chose, j’adorerais aimer la série des Tales, mais force est de constater qu’au fil des suites la formule n’a eu de cesse que de se diluer. Pourtant ce dernier épisode a ajouté du sang neuf, un je ne sais quoi qui a rendu l’aventure mémorable.

Le jeu est sorti en 2017, pour ainsi dire, une éternité, on le sait. Sur Gwak.fr on ne reste pas bloqués sur les nouveautés, on veut aussi mettre en avant des œuvres qui comptent pour nous. On commence par un JRpg d’une grande série, qui est passé sous beaucoup de radars, pourtant, il mérite votre attention.

La badassitude

S’il y a bien une chose que l’on apprécie dans ce titre, est qu’il a su mettre dans l’ambiance directement. On ne passe pas les quinze premières heures de jeu à errer dans un univers dont les enjeux nous échappent avec des héros beaux, mais sonnants creux. Ici on embarque directement dans un flashback de l’héroïne qui nous explique les raisons de sa colère et de sa recherche de vengeance. Point de rite de passage à l’âge adulte, point d’ados boutonneux, ici l’héroïne est sauvage, rebelle et se fout des conséquences de ses actes. C’est certes simple, voire convenu, mais inédit pour la série qui se perdait trop dans la mièvrerie.

On apprécie de voir la bande de héros envoyer bouler les figures d’autorité de l’univers. On aime à voir tout ce petit monde se révolter sans concession contre l’ordre établi, sans pour autant se remettre en question à chaque instant. Il y a d’ailleurs assez peu d’introspection dans la première moitié du jeu, c’est frais et ça fait plaisir. Les héros s’assument en tant qu’antihéros et cela fait plaisir à voir. Je ne vous spoilerais pas la seconde partie, plus profonde en termes d’implication pour ces derniers, mais en même temps un poil moins rythmée.

La traduction française est d’un bon niveau et nous offre la possibilité d’écouter les voix en japonais. Rien à redire, si ce n’est une cinématique, en début d’aventure, retouchée afin d’édulcorer un peu une scène particulièrement violente.

Bourriner

Oui, bon, là cela peut relever du crime pour certains, le système de combat est beaucoup trop léger, voire même inexistant. Pour tout vous dire, je n’ai pas eu besoin de me pencher trop dessus pour me sortir de toutes les situations. Si les développeurs ont tenté de créer un système de jeu cohérent, il brillera surtout par l’inutilité de celui-ci. En bourrinant comme un sonneur sur toutes les touches de sa manette tout en se rappelant de dépenser ses « furies », on défonce tout. Si par malheur, vous bloquez, un petit tour en ville pour booster son équipement suffira pour rétablir l’équilibre. D’ailleurs chose appréciable, vous ne serez pas obligé de beaucoup farmer pour rester au niveau.

Il y a évidemment d’autres petites gâteries, comme la possibilité d’envoyer son navire aux confins du monde pour nous rapporter quelques bonus. De cuisiner, ce qui nous permettra entre autres choses de nous régénérer entre deux combats. Ils ont aussi inclus des mini jeux, qui rompent un peu la monotonie entre deux donjons et nous permettent de customiser visuellement son personnage. Mais ne vous inquiétez pas, c’est comme pour les combats : ultra simple à gérer.

Rien n’est fait pour nous prendre la tête bien au contraire et ce n’est pas du tout un défaut. Il nous permet de bien profiter du scénario et des interactions entre les personnages de la petite troupe. À ce niveau, c’est un régal, que d’autres feraient bien de prendre en exemple.

Maximum Impact

Comme les visuels l’attestent, le moteur de jeu est ultra daté. Le jeu ayant été pensé dès le départ pour la PlayStation 3, on se retrouve donc avec le même moteur de jeu sur toutes les plateformes. L’avantage est qu’il tourne à la perfection sur tout type de configuration et en 60fps, s’il vous plait ! On reste tout de même bien loin des standards actuels, alors bon on ne demande pas qu’il fasse concurrence a des ténors comme Final Fantasy XV, mais au moins une mise à jour du moteur qui flatterait la puissance des machines actuelles.

La direction artistique aussi n’est pas des plus flatteuses, musicalement par exemple, on retrouve un Sakuraba qui œuvre seul et on a souvent une impression de déjà entendue. Le design général est du même acabit trop souvent passe-partout et souvent sans génie. C’est dommage, ces artistes nous ont habitués à bien mieux, hélas…

Mais je l’achète ou pas ??!!

Ho que oui, si vous êtes fans du genre ou gavés des jeux japonais avec des rites de passage à l’âge adulte, vous devez l’essayer. Il est effectivement plein de défauts, mais les personnages sont attachants et le rythme est bon. Il est juste dommage que le jeu se soit relativement mal vendu au pays des gyozas, ce qui nous prive en 2019 à l’annonce d’un nouveau jeu sur console de salon. Bref, au prix du jour, ne vous privez pas, c’est un vrai bijou !

Testé sur une version steam acheté par le chroniqueur.

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Dataripper

Rédacteur en chef à ses heures, ce maitre rôliste 3e Dan distille la bienveillance nécessaire au bien-être du groupe. Jamais avare d’un bon mot, il dégaine sa plume.

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